jeudi 1 décembre 2011

Pour que les homosexuels puissent eux aussi donner leur sang

Priorité sanitaire absolue, la lutte contre le VIH met à l’épreuve l’attachement de nos sociétés à leurs idéaux : parmi lesquels, le respect de la personne humaine, la solidarité et l’égale dignité de tous. Par Dominique Baudis, Défenseur des droits   Extrait de Liberation.fr du 01/12/2011

La journée mondiale contre le Sida nous donne l'occasion de constater que, sur le plan de la lutte contre les préjugés et les discriminations, le combat est toujours loin d'être gagné: les personnes séropositives demeurent trop souvent confrontées à l'exclusion, au rejet, voire à la ségrégation.
L'information et la sensibilisation contre les préjugés attachés au VIH me semblent relever d'une exigence fondamentale d'égale dignité. Le Défenseur des droits intensifiera donc ses actions dans ce domaine. La stigmatisation et l'exclusion créent en effet un risque discriminatoire bien réel, dont l'impact se fait ressentir sur le plan psychologique, social, économique et juridique, voire thérapeutique.
Comment inciter au dépistage, quand le diagnostic d'une séropositivité expose au rejet ? Comment accepter qu'un enfant puisse être marginalisé à l'école par méconnaissance de la réalité du VIH et de ses modes de transmission ?

Le refus de soin, une discrimination

Dans une enquête de Sida Info Services, 50% des séropositifs interrogés déclarent avoir été victimes de discriminations de la part de professionnels de santé. Et ce, alors même que, comme l'a rappelé le Conseil national de l'Ordre des médecins, les précautions qui doivent être prises pour tous les patients prémunissent contre la transmission du HIV.
Les refus de soins sur la base de la séropositivité d'un patient constituent une discrimination et notre institution continuera à accompagner les victimes dans la reconnaissance de leurs droits.
Parce que l'accès à l'emploi ou la poursuite de la carrière pour les séropositifs sont des éléments déterminants de l'égalité de traitement, je veillerai par ailleurs à ce que le travail engagé sous la Halde se poursuive dans le cadre du Défenseur des droits.
Une enquête réalisée conjointement par la Halde et l'Organisation internationale du travail (OIT) fin 2010 montre que les personnes séropositives ou atteintes du Sida sont parmi les plus exposées au risque de discrimination dans l'emploi.

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