vendredi 12 mars 2010

L'ONU prend position contre la loi anti-gay en Ouganda

Deux rapporteurs des Nations Unies ont appelé les parlementaires ougandais à ne pas voter la loi qui prévoit des sanctions «draconiennes» contre les LGBT. Leur voix s'ajoute à celles de nombreuses associations, de l'Union européenne ou encore des Etats-Unis.
«Nous appelons les parlementaires ougandais à renoncer à adopter cette loi draconienne». C'est en ces termes que Margaret Sekaggya et Frank La Rue (photo), deux rapporteurs spéciaux de l'Onu pour les droits de l'homme, ont demandé aux députés ougandais de jeter aux oubliettes le projet de loi anti-gay déposé en octobre dernier.

 
Pressions internationales
Si elle était adoptée à la 3e et dernière lecture au parlement, «la loi ne violerait pas seulement les droits fondamentaux des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transgenres ougandais, mais elle criminaliserait aussi les activités des hommes et des femmes ainsi que des organisations nationales et internationales qui luttent pour le respect de l'égalité et la non discrimination sur la base de l'orientation sexuelle», ont estimé les rapporteurs. Les deux experts de l'ONU ont salué «les récentes tentatives du président ougandais Yoweri Museveni et d'autres membres du gouvernement pour empêcher l'adoption de la loi et les appellent à redoubler leurs efforts en ce moment crucial». Il faut dire que les pressions internationales n'ont pas cessé de croître pour que cette loi passe à la trappe, poussant les dirigeants ougandais à faire preuve de prudence. Yoweri Museveni estimait ainsi en janvier devant les dirigeants de son parti qu'il fallait prendre en compte les avis de la communauté internationale sur ce projet. Cela n'a pas empêché Barack Obama d'enfoncer le clou quelques jours plus tard, en qualifiant d'«odieux» ce texte de loi.
«La loi violerait clairement les normes internationales»
Mlle Sekaggya et M. La Rue ont rappelé ces enjeux de relations internationales: «l'adoption de la loi violerait clairement les normes internationales des droits de l'Homme» et «ternirait gravement l'image de l'Ouganda sur la scène régionale et internationale» ont-ils averti. L'homosexualité est déjà considérée comme une activité criminelle en Ouganda, passible de la prison à perpétuité. Le projet de loi déposé en octobre prévoit de durcir encore ces dispositions avec notamment la peine de mort pour le viol d'un mineur par une personne du même sexe ou par un malade du sida. Le texte rendrait également délictuelle toute discussion publique sur l'homosexualité et rendrait passible de poursuites un propriétaire qui louerait un logement à un homo.

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