La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont réagi officiellement la peine de 14 ans, assortie de travaux forcés, infligée au couple ayant organisé un mariage symbolique. Le point sur les réactions de la journée.
Punis pour l'exemple. C'est le sentiment qui ressort clairement, après la condamnation d'un couple gay au Malawi, «coupable» d'avoir fait semblant de se marier et condamnés à 14 ans de prison. Tandis que l'on attend toujours de savoir si le couple fera appel, deux organisations locales des droits de l'homme se préparent à contester la sentence.
Ainsi, Undule D.K. Mwakasungula, directeur exécutif du Centre pour les droits humains et la rehabilitation au Malawi, déclare: «Nous allons bientôt faire appel auprès de la haute cour. Nous avons bon espoir qu'elle annulera ce jugement anticonstitutionnel. Mais nous voulons par ailleurs nous lancer dans l'éducation concernant les LGBT auprès de l'opinion publique.» «Cette décision prouve que le Malawi n'est toujours pas prêt à ce que les droits humains soient universels», déclare pour sa part Dunker Kama, administrateur au Centre pour le développement du peuple, qui veut lui aussi faire appel.
La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis condamnent aussiLa communauté internationale s'indigne aussi de cette décision de justice, qui tombe quasiment un mois après des déclarations homophobes du président Bingu Wa Mutharika. La France, via le ministère des Affaires étrangères, «regrette et condamne le verdict (…). Des décisions de cette nature, intervenant au lendemain de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, justifient la mobilisation internationale contre les violations graves des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle.»
«Criminaliser l'orientation et l'identité sexuelles est un pas en arrière dans la protection des droits de l'Homme au Malawi», indique pour sa part le Département d'Etat américain. En Europe, le gouvernement britannique «exhorte le gouvernement du Malawi à revoir ses lois pour garantir la défense des droits humains de tous, sans discrimination aucune». Le Royaume-Uni et ses partenaires internationaux «continueront à faire pression sur le gouvernement sur ce thème», ajoute-t-il, tandis que le ministre du Développement irlandais dit «travailler avec (ses) partenaires pour une réponse européenne forte».
«La France doit reprendre l'initiative»
«Cette affaire témoigne encore plus que la France doit reprendre l’initiative, comme elle l’avait fait avec Rama Yade auprès de l'Onu» pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité, a déclaré pour sa part Malik Salemkour, vice-président de la Ligue des droits de l'homme.
Enfin, Mathilde Chevalier, membre de la commission LGBT d'Amnesty International France, estime que «ce qui est choquant, c’est que cette condamnation viole la constitution du Malawi, puisque l’article 20 interdit toute forme de discrimination et que l'article 4 garantit la liberté d’expression et de conscience, et le droit à la vie privée». Elle rappelle également les risques d'inciter les gays à rester dans le placard, vis-à-vis de la lutte contre le sida.
Source: Têtu
jeudi 20 mai 2010
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